Techniques de cuisson

Four à bois ANAGAMA

Cuisson YAKISHIME

Dans les cuissons YAKISHIME de terres brutes (en four à bois de type japonais Anagama), les couleurs résultent des cendres fondues des bois brûlés combinées aux mélanges des argiles cuites.
Ce type de cuisson au bois, unique et rare, donne d’exceptionnels décors de cendres naturelles sur terres brutes, sans émail ni engobe. Les oeuvres entrent dans le four, nues de leur seule terre, et en sortent habillées de véritables peintures que le feu se plaît à peindre pour mon émerveillement toujours renouvelé..

Ce choix de cuire en four à bois m’a fait traverser la France de Provence en Limousin pour venir établir mon studio là où deux générations de potiers avaient déjà vécu et avaient cuit dans un four Noborigama qui était bien fatigué et que j’ai décidé de démonter finalement en 2012 pour construire à la place un Anagama avec l’aide de SHOZO MICHIKAWA, un ami artiste japonais au parcours international remarquable…
Ce four situé à côté de mon atelier, a été baptisé par Shozo : SHIZENGAMA « le four naturel ».
Il est devenu maintenant, le compagnon indispensable qui me donne les résultats merveilleux dont j’avais rêvés, et notamment par la cuisson YAKISHIME.

La palette de tons dépend uniquement des qualités des cendres fondues pendant la cuisson et du moment où on les brûle.. Mais le processus n’est pas si facile.. La cuisson au bois est un travail extrêmement dur. Depuis le moment où le bois est livré jusqu’au moment où les pièces sont sorties du four, une incroyable somme d’efforts est requise pour couper et ranger le bois, faire les pièces, les enfourner avec précaution et cuire avec trois essences différentes de bois pendant 4 à 5 jours en continu, avec une équipe de 6 personnes.. Ce n’est vraiment pas la façon la plus facile de cuire des céramiques. Cependant, les résultats peuvent être incomparablement spectaculaires et il n’y a aucune autre manière de cuire qui pourrait donner des résultats de surface aussi profondément riches et subtils, les collectionneurs ne s’y trompent pas… Chaque cuisson est un challenge et seules quelques pièces sont exceptionnelles, les autres seront cassées car dans ce type de cuisson, on ne travaille que pour l’excellence. De plus, je suis consciente que les pièces que je fais, vont durer dans le temps – que trouve-t-on dans les musées ? – aussi je me sens responsable de ne laisser pour les générations futures, que le meilleur… C’est ma conscience ECOLOGIQUE… Chaque cuisson est aussi une opportunité de communiquer avec son four, avec le feu par la conduite de la cuisson qui diffère chaque fois. C’est à la fois excitant et cela demande beaucoup de maîtrise. Chaque ouverture de four est un moment intense car après la cuisson, il faut encore attendre une semaine de refroidissement et parfois les résultats ne sont pas aussi bons qu’on pouvait l’espérer… Mais une chose est sûre : chaque défournement est stupéfiant !

ANAGAMA KILN